POEMES DE MARIDO TOUTES FORMES

Doux rêve

Il est des mots d’amour que l’on tait par pudeur,

Qui dans un vague à l’âme

Effleure en sentiments cette fausse candeur

Que rallume la flamme.

Puis dans cet univers l’orage même sent

La douceur d’une rose

Qu’elle épouse ébaudie en pigment rouge sang

Du destin cette osmose.

L’instant a déversé sur moi ce voile abstrait

Le parfum d’une ivresse

En cette idée autant qui porte le secret,

Sous la tendre caresse

Chacun reçoit l’espoir d’infime pureté

Doux rêve en volupté !

Maria-Dolores

Au soleil sous la nue

Mène-moi, mon aimé vers cette belle étoile

Qui rêve d’avenir

Sous une lune blanche où tu peins sur la toile

Ton plus beau souvenir.

Dans mon cœur j’ai senti la douceur de ton âme

Que le ciel me contait

L’invincible chaleur que mon être réclame

Quand l’été seul chantait.

J’ai pensé bien des fois à révéler l’orage

Qui cachait sans détour

Au creux d’un océan en brodant le mirage.

Es-tu sûr, mon amour ?

Au soleil sous la nue en brisant l’hécatombe

Nul n’élève une tombe.

Maria-Dolores

Breuvage…

Comme elle éclot la rose

Mon aimé souviens-toi, de cette liberté

Dont on vivait l’osmose

Et l’esprit chaleureux d’un vent de volupté.

Nous voici sous le charme

Et bâtissons la vie au bout de mon émoi,

Je n’ai plus cette larme

Qui vient traîner sans peur soustrayant toute loi.

Or, s’évade mon âme

Au cours de ma mémoire, et s’invente un doux chant

Que révèle une flamme,

Ravivant mon désir d’un instinct trop sauvage,

Dont ton regard touchant

Aimerait la saveur, le goût de ce breuvage.

Maria-Dolores

Horizon

Juillet s’est mis en place il fait chaud c’est l’été

Puis brillant sous la flamme

On reste à la fraîcheur sans plus d’activité

L’instant que chacun blâme.

Vers le calme océan la brise joue un rien

Sur l’envers d’une étoile

Les enfants sous la vague accrochent aérien

Le cerf-volant sur toile.

Puis l’espace envahit le courant de la nuit

L’hymne de la nature

Je revois l’inconnu qui vient troubler l’ennui

Du  rêve en créature,

Je choisis d’oublier la chaleur de saison

Soufflant vers l’horizon.

Maria-Dolores

Nos traits mémorables

Nul ne connait les mots, tout ce vocabulaire

Afin de transcrire un sonnet

Le poète rêvant d’une muse stellaire

Qu’elle révèle ce jeunet.

Car j’apprends du silence un aveu de mon âme

Et la nuit livre un grand plaisir

Pour noircir sur la page un émoi qui m’enflamme

Que le vent souffle en doux désir.

Je n’attends rien de plus que l’aspect d’une forme

Au vide pressant l’avenir

D’une esquisse superbe à l’essence conforme

L’hiver aura ce souvenir

Quand mon cœur ne vivra qu’une ivresse palpable

Nos traits d'un aveu mémorable.

Maria-Dolores